La petite bergère
Elle menait ses moutons à travers bois dans les broussailles
Noirs comme du charbon vagabondaient dans la brémaille
Elle n’avait pas ses vingt ans la petite bergère
Elle n’avait pas ses vingt ans c’était une si douce enfant
Dans son birialis étaient rangés quelques ouvrages
Une broderie deux trois travaux de rapiéçage
Elle aimait le point de croix la petite bergère
Elle aimait le point de croix sauf sauf quand il faisait froid
Elle passait ses journées des longues heures avec ses brebis
Sous une cape usée elle grelottait quand venait la pluie
Elle était bien courageuse la petite bergère
Elle était bien courageuse surtout pas prétentieuse
Accompagnée d’un chien haut sur pattes de race inconnue
Qu’elle appelait le chien dès qu’il faisait de l’esprit tordu
Elle recherchait de l’herbage la petite bergère
Elle recherchait de l’herbage certains la disaient sauvage
Mais les gens se signaient quand ils croisaient la demoiselle
Ou ils bifurquaient ma foi bien vite comme des hirondelles
Elle avait des cheveux blancs la petite bergère
Elle avait des cheveux blancs d’un beau blanc si éclatant
Tout le monde savait que cette enfant avait rencontré
Non loin de la forêt cet animal tell’ment redouté
Qu’elle en perdit connaissance la petite bergère
Qu’elle en perdit connaissance de peur ou bien de chance
Il s’était approché très affamé de cette proie facile
Puis s’était détourné pour continuer son chemin tranquille
Le loup l’avait épargnée la petite bergère
Le loup l’avait épargnée ainsi l’avait condamnée