Il y en a partout de ces « longues-oreilles » !
J’ai vu un petit lapin qui trottinait dans mon jardin ! Un tout petiot, trognon. Une vraie peluche, l’oeil vif et le poil soyeux. Comme c’est mignon un petit lapin, presque attachant. Comment pourrait-on y faire du mal ? On a envie de le recueillir dans le creux de ses mains, de le caresser ce petit bonhomme, de le protéger. Deux petits lapins, c’est encore et toujours mignon, mais cela signifie que les parents ne sont pas loin. Où sont-ils ? Où se trouvent leurs terriers ? S’ils sont plusieurs, mon jardin est peut-être en danger ? S’ils sont des dizaines, ils vont tout manger et je n’aurai plus rien à me mettre sous la dent, en dehors de ces lapins s’entend… Mais il faut que j’arrive à les attraper, car ils courent très vite ! Voilà ce que se disait Léon ! Voilà ce que se disaient tous les Solognots qui possédaient une culture quelle qu’en soit la taille. La terre de Sologne n’était pas des plus fertiles, alors il était juste insupportable que ces animaux-là viennent tout saccager comme il était impensable qu’une fouine ou un renard viennent tuer et manger les poules, les loups les moutons, etc.
Le lapin de garenne était un fléau à lui tout seul. Tous les moyens pour le détruire étaient bons. Léon n’était pas méchant, mais il était fier de son jardin, un petit lopin de terre sur lequel il comptait vraiment pour aider à nourrir sa famille. C’était un petit agriculteur. Un de ceux qui triment sans compter son temps, un de ceux qui pleurent en comptant son argent, cet argent si durement gagné. Un de ces charretiers qui avaient réussi à acquérir une petite exploitation. Attention, quelque chose de bien modeste, mais suffisant pour se sentir libre, vous savez, sans suspecter la présence du chef ou du patron au-dessus de vous qui vous donne le rythme. Un choix dont il mesurait toute la saveur, mais aussi tout le prix qu’il lui fallait payer en contrepartie. Vous pensez bien qu’en de telles circonstances, tout ce qui pouvait améliorer le quotidien était le bienvenu, la principale valeur restant d’avoir la santé. Pour cela, on n’y pouvait pas grand-chose. Il fallait tout d’abord être bien né, bien servi par dame Nature. Par la suite, il fallait la conserver pour pouvoir travailler sans perdre ce bien précieux. Pour mettre toutes les chances de son côté : bien se nourrir. Oui, se nourrir, ne plus connaître la faim comme les proches anciens.
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