Racines...
Au printemps avec la grand-mère au soir nous allions les chercher
Quatre 'ou cinq de ces vaches laitières qui comprenaient qu'fallait rentrer
Avec une voix assez bizarre elle leur criait au toit au toit
Puis sans me perdre du regard 'ttention mon drôle prend garde à toi
Assise sur son trépied en bois à deux mains tiraient les mamelles
Tout en cadence à chaque fois au-d'ssus d'la tête les hirondelles
Dans l'étable elles faisaient leurs nids au fil des jours au fil du temps
Je voyais grandir les petits qui profitaient paisiblement
Refrain :
Quand un bel arbre tend ses branches vers le ciel
Et que son tronc s'élance fièrement
Tout l'monde se fiche de ses racines pêle-mêle
Mais c'est pourtant ce qui l'maintient vivant
Sur une route menant à Jargeau il y avait un carré de vigne
De quoi remplir trois quat' tonneaux j'crois qu'le grand-père en était digne
Pendant la vendange dans ses pattes je lui posais tant de questions
Qui m'disait ben bon dieu c'te jaqu'te tais-toi mon drôle mais tais-toi don'
Tous le soir au cul de la tonne nous faisions pisser la cannelle
Pour goûter ce vin doux d'automne coiffé d'une mousse de dentelle
Tout le monde était bien content après cette journée harassante
Moi je voulais en boire tout l'temps 'ttention mon drôle à la courante
J'ai bu du lait au pis d'ces vaches encouragé par cette grand-mère
Et j'm'en fichais plein les moustaches j'essuyais ça juste d'un revers
Plein de matière grasse ce lait cru encore chaud qui tenait au corps
Je me souviens même l'avoir vu jaunâtre au temps des boutons d'or
J'ai bu de ce vin doux d'automne encouragé par ce grand-père
Avec des sons oui qui résonnent des mélodies dont je suis fier
Et je les revois ces anciens et je les entends même parfois
Qui m'disaient en m'prenant la main regarde mon drôle et n'oublie pas
Quand un bel arbre tend ses branches vers le ciel
Et que son tronc s'élance fièrement
Tout l'monde se fiche de ses racines pêle-mêle
Mais c'est pourtant ce qui l'maintient vivant
Alors je chante ces racines oubliées
Avec mon cœur j'espère modestement
Et j'vous le confie à vous j’dois bien l'avouer
En c'qui m'concerne c'est c'qui m'maintient vivant